L’attention qu’une société porte aux plus fragiles de ses membres révèle sa capacité à faire société. La mise en œuvre de l’Aide Médicale d’Etat a constitué un progrès important dont la France peut s’enorgueillir.
Ce droit, maintes fois attaqué, est aujourd’hui remis en cause par un amendement à la loi sur l’asile et l’immigration adopté par le Sénat. Cet amendement prévoit de transformer l’AME en AME soins urgents.
Une telle réforme, si elle est adoptée définitivement, constituerait un recul gravissime, sans autre justification qu’un message idéologique :
- risque en terme de santé publique avec un recours aux soins qui n’interviendra que tardivement
- risque d’aggravation de l’état de santé individuel des personnes directement concernées
- risque d’augmentation du coût des soins pour le budget de la Sécurité Sociale. Il faut rappeler que l’AME représente aujourd’hui 0,4% du budget total de la Sécurité Sociale.
Rien ne justifie une telle réforme sinon la volonté politique d’adresser un message de rejet vis-à-vis des étrangers. Ce n’est pas la France que nous aimons, ce n’est pas la France que nous voulons.